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LE RÔLE DE LA FAMILLE EN THAÏLANDE...


Traditionnellement la famille Thaïlandaise est une famille où vivent sous le même toit plusieurs générations.

Ceci est d’autant plus vrai dans les campagnes, les grandes villes et notamment Bangkok voyant une évolution dans un sens différent et plus occidentalisé.

Dans les campagnes, les hommes travaillent aux champs alors que la femme s’occupe de la famille et gère le budget, en sachant que si le temps leur permet les femmes prennent également part aux travaux des champs et aux travaux les plus durs, notamment quand les enfants sont à l’école ou si les grands parents sont présents pour les garder.

Dans les villages ruraux les maisons souvent simples et toute la famille vit ensemble, parfois nombreux dans seulement 2 ou 3 pièces, la majorité des activités ayant lieu à l’extérieur (cuisine notamment), la maison ne servant en fait que pour dormir.

Les aînés sont extrêmement respectés et les enfants ont le devoir de les garder avec eux et les assister jusqu’à la fin de leur vie, ce qui explique qu’il y ait relativement peu de maison d’accueil pour personnes âgées dans le pays.

Les aînés symbolisent la sagesse et les enfants leur vouent un grand respect pour les avoir élevés et leur avoir donner un métier.

Les enfants sont sacrés car ils sont le symbole de la relève et les garants de la prise en charge des parents.

La naissance d’un enfant, tout comme le mariage, donne lieu à une fête et à la célébration de la naissance aux travers de nombreux rites religieux.

Lors de la fête des mères qui a lieu chaque année le 12 Août (jour anniversaire de la Reine), les enfants apportent à leur mère une guirlande de fleurs et se mettent à genoux devant elle. Elle récite alors quelques phrases empruntent de chaleur en mettant une main sur la tête, un genre de bénédiction à la gloire du respect et de la famille.

Une chose qui pourra également étonner est la place de ce qu’on appelle couramment chez nous « la pièce rapportée » c’est-à-dire le mari ou la femme qui rentre dans une famille.

Le gendre ou la belle-fille passeront toujours après la famille et le conjoint ou la conjointe choisira toujours sa famille en premier lieu et ce quoi qu’il puisse arriver.

En cas de problèmes dans la vie la famille sera toujours là pour aider et soutenir.

En cas de divorce il est très fréquent que le ou la divorcé(e) retourne dans sa famille, il (elle) y aura toujours le gîte et le couvert et toute l’assistance nécessaire.

Pour un mari étranger (c’est plus souvent le cas qu’une femme) c’est parfois difficile d’admettre qu’il faille assister financièrement les beaux-parents à la retraite alors même que le mari est parfois plus âgé qu’eux et lui-même retraité.

Le mieux pour lui est d’admettre qu’il a une retraite, certes parce qu’il a cotisé, et que les Thaï pour beaucoup n’ont rien.

Il en de même quand les parents et les enfants sortent ensemble (excursion, visite dans la famille…), ce sera toujours les enfants qui paieront tout, c’est ainsi et personne n’y trouve rien à redire.

A contrario, si vraiment les enfants sont dans la difficulté les parents aideront dans la mesure de leurs moyens mais il sera du devoir des enfants de rétablir la situation au plus vite.

Une anecdote me vient à l’esprit qui mérite d’être soulignée…

Une amie, mariée avec un européen, vit dans le nord de la Thaïlande avec son mari, non loin de ses parents.

Au fil des années mon amie s’est un peu « européanisée » et apprécie une certaine forme de liberté en sortant de temps en temps (rarement toutefois) avec des ami(e)s d’enfance pour aller au restaurant et ensuite faire un tour à la discothèque locale avant de rentrer. Le mari qui n’a pas toujours envie de se retrouver entre Thaï qui ne parlent que Thaï, en générale mange avec eux et ensuite rentre.

Un jour, mon amie rentra vers 2h du matin, ce qui en soit ne posa aucun problème, mais le lendemain, lors d’une discussion avec le beau-père, le mari dit incidemment et sans mauvaise pensée que la veille mon amie était rentrée à 2h du matin après la discothèque. Discrètement le beau-père relata la chose à sa femme et quand mon amie rentra du marché elle reçut immédiatement une paire de gifles de sa mère (mon amie a 39 ans…).

Mon amie se mit à genoux et demanda pardon à sa mère…

La raison en était que lorsque l’on est mariée on ne sort pas sans son mari et encore moins la nuit en discothèque.

Depuis, quand elle sort, le mari s’abstient d’en parler à ses beaux-parents…

Ce n’est qu’une anecdote mais qui reflète le fossé qui existe entre la famille traditionnelle en Thaïlande, avec ses traditions et ses règles, et entre notre société occidentale où l’on n’imagine pas une femme de 39 ans recevoir une paire de gifles de sa mère pour ce motif.

Certains s’offusqueront et mettrons en avant la liberté de la femme.

Oui, c’est un fait mais ici ce n’est pas vécu comme ça, la culture est ce qu’elle est et même si certaines choses ou comportements peuvent choquer, ici ce n’est pas vécu comme une soumission, ni au mari ni aux parents mais le simple respect d’une tradition et d’une morale.

Dans les grandes villes les choses changent.

La femme est plus émancipée, travaille et se considère comme plus libre.

Les divorces sont plus fréquents et la famille traditionnelle a fait place à une famille plus à l’occidentale où le couple travaille, a un niveau de vie plus aisé et n’a plus le temps de s’occuper des ainés qui vont de plus en plus en maison de retraite. D’ailleurs les maisons de retraite tendent à se multiplier dans les grandes villes pour cette raison.

Ceci n’est pas sans poser un problème qui d’ailleurs n’est pas spécifique à la Thaïlande mais à la plupart des pays d’Asie du sud-est qui est celui du cout social de la prise en charge de ces personnes âgées.

Alors que le nombre de personnes âgées croit inexorablement et que le nombre d’enfants par couple diminue fortement, la Thaïlande aura à faire au même défi que nous dans les décennies à venir.

Devons-nous nous réjouir de l’évolution ou admirer les traditions des campagnes ? Vaste sujet et question polémique où le rôle de la femme en est souvent au centre… Peut-être pouvons-nous espérer un moyen terme entre les deux mais c’est un doux rêve, nous n’avons pas su faire cette transition et je doute que ce soit différent en Asie.

L’évolution des civilisations est rarement le fruit d’une réflexion mais souvent le résultat d’une situation non désirée…


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