LE SYSTEME EDUCATIF EN THAÏLANDE
Cette newsletter va traiter du système éducatif en Thaïlande, de la maternelle à l’université.
Nous avons tiré cet article très bien fait du site kohlidays.com qui traite de différents sujets ayant trait à la Thaïlande et plus spécialement Koh Samui. Vous verrez que même si le système éducatif Thaïlandais est en certains points similaire au nôtre, certains points diffèrent grandement.
On peut dire qu'à de nombreux égards, la vie dans une école en Thaïlande est tout à fait semblable à celle d'autres écoles dans le monde entier. Cependant, dans ce domaine, la culture siamoise amène son lot de différences pour le moins intrigantes, surtout, aux yeux des Occidentaux : par exemple, le fait qu'il soit interdit de porter des chaussures au sein des bâtiments scolaires, ou que les élèves doivent se prosterner devant leurs enseignants durant la cérémonie annuelle de «Wai Kru» («le Jour des Enseignants» fêté le 16 Janvier, généralement), durant laquelle les élèves rendent hommage à leurs professeurs pour exprimer leur gratitude, et ainsi formaliser la relation maître-élève...
Des rituels et un emploi du temps bien précis
En Thaïlande, il y a seulement 2 semestres sans pause à mi-parcours, soient 180 et 200 jours d'enseignement par an. Le premier semestre commence généralement dès la première semaine de mai, et se poursuit jusqu'à la première semaine d'Octobre. Le second terme débute autour de la première semaine de novembre jusqu'à mi-mars. Comme la plupart des Thaïs sont bouddhistes, il n'existe pas de vacances pour célébrer Noël. Seule, une pause de 3-4 jours est prévue pour fêter la nouvelle année. Le deuxième semestre prend fin généralement soit à la fin du mois de février ou à la première semaine de mars. Puis, viennent les grandes vacances d'été, d'une durée de 2 mois. Durant cette période, il est possible d'intégrer «l'école d'été» pendant tout un mois, mais cela n'est pas obligatoire. Cependant, environ 70% des élèves la fréquentent.
Pour de nombreux élèves et enseignants, une journée d'école s'avère très longue. Certains enfants arrivent devant la porte de l'établissement quand il fait encore nuit, avant 6 heures du matin; notamment, ceux dont les parents travaillent ou habitent loin. Généralement, tout le monde commence à affluer vers 7 heures, sachant qu'il est impératif d'être présent dans la cour de récréation pour l'Hymne National, prévu pour 8 heures, avec la levée du drapeau thaïlandais.
Quand ils arrivent à la porte de l'école, les élèves s'arrêtent pour saluer le professeur (il y a toujours un enseignant qui, à tour de rôle, attend les enfants devant l'école). Surtout, ne pas oublier de signer le carnet de présence ! Chacun doit le signer avant 8 h 30, sinon c'est direct un rapport pour le directeur.
Une fois arrivés dans l'enceinte de l'école, les élèves se lavent les mains, puis se dirigent dans la grande cour pour se ranger classe par classe, une rangée de filles, et l'autre de garçons. Pour chaque jour de la semaine, la tenue vestimentaire change : les lundi et mardi, les élèves portent une chemise blanche. Les filles, avec une jupe bleue marine, des chaussettes blanches et des chaussures noires. Les garçons, des shorts beiges, blancs, des chaussettes et des baskets noirs. Le mercredi, les collégiens sont en « Scout » (chemise et short marron avec un foulard orange et un chapeau rouge foncé). De leur côté, les collégiennes sont en «Girls Guides» (chemise et jupe bleue claire avec un foulard bleu marine). Certains lycéens sont en uniforme militaire, en couleur verte. Le jeudi, les collégiens sont en chemise orange et les lycéens sont en chemise bleue. Le vendredi, les élèves sont en tenue de sport : pantalons et un T-shirt de couleur et style fixés par l'école.
Cependant, il n'y a pas seulement que les élèves qui ont des uniformes, les professeurs également doivent s'habiller différemment selon les jours de la semaine : le lundi, uniforme fonctionnaire, donc en marron. Le mardi, habits traditionnels. Le mercredi, en uniforme de Scout. Le jeudi, avec une veste orange. Le vendredi, en pantalon.
Un orchestre arrive devant les rangées d'élèves, tandis que la cérémonie commence. 8 élèves d'une classe se dirigent devant les drapeaux (2 devant le drapeau du pays, les 6 autres devant les 6 drapeaux aux couleurs de l'école). Tout le monde chante en chœur l'Hymne National, puis l'Hymne de l'École, pendant que les 8 élèves font la levée des drapeaux et les montent le plus haut possible. Vient ensuite le moment de la prière, puis, celui des «5 dictées» pour les bouddhistes, et pour finir, une minute de méditation.
Une fois ce rituel sacré terminé, un professeur vient faire un discours devant les élèves (pour faire une annonce, gronder des élèves, etc...). Après quoi, les enfants rentrent dans leurs classes respectives, accompagnés de leurs professeurs.
Les élèves étudient 3 matières dans la matinée, et 3 autres dans l'après-midi, chacune d'entre elles durant 50 minutes. Il n'est pas rare de trouver 40 à 60 élèves par classe. Cependant, il est difficile pour un enseignant de critiquer ou de faire changer le cours des choses, étant donné que ce sont les directeur et sous-directeur, seuls, qui donnent les ordres et prennent les décisions. Si les élèves n'ont pas cours durant la journée, ils peuvent aller dans la bibliothèque, travailler, faire du sport ou même regarder la télévision... Libres à eux de combler leur temps perdu comme ils l'entendent.
En général, les élèves mangent à la cantine ou en classe, du fait qu'ils sont trop nombreux. Déjeuner à la cantine se révèle peu onéreux, avec toujours du riz et 2 plats thaïs... Un dessert est aussi proposé. Durant l'interclasse et la pause-déjeuner, il n'est pas rare que certains élèves s'improvisent DJ ou mettent de la musique à la demande de leurs camarades. Très souvent, les professeurs organisent eux-mêmes des spectacles, des activités ou des concours durant le déjeuner pour inciter les élèves à manger à la cantine. La pause déjeuner se termine à 12 h 30.
L'après-midi, les enfants terminent les cours vers 15 h 30. La plupart rentrent avec leurs parents ou par leurs propres moyens (à pieds, en vélo, en bus, en songtaew...). D'autres préfèrent rester dans la cours pour pratiquer un sport (football, volley-ball, sepak takraw...). Les établissements scolaires possèdent une section «cours obligatoires» qui sont donnés après les heures de classe. Aussi, de nombreux élèves ne retournent à leurs maisons qu'après 16 h 45. Les derniers d'entre eux sont récupérés par leurs familles vers 18 heures, après une journée bien remplie.
Il existe 2 grandes catégories d’écoles en Thaïlande : les Écoles Publiques (ou gouvernementales) et les Écoles Privées (et internationales).
Les Écoles Publiques
Le système scolaire thaïlandais est réparti comme en France : école maternelle à partir de 3 ans, école primaire de 6 à 12 ans, collège jusqu’à 15 ans, et lycée jusqu’à 18 ans. L'école est obligatoire dès l'âge de 6 ans jusqu'à 15 ans. Chaque enfant thaïlandais a droit à 12 années d'enseignement gratuit. La gratuité concerne exclusivement l'enseignement public, les élèves devant tout de même payer leurs uniformes et fournitures. Mais le budget est très raisonnable et il existe même depuis peu des aides gouvernementales pour les familles les plus modestes qui peuvent se faire rembourser leurs achats de rentrée scolaire en présentant les justificatifs à l'école.
L’école publique est gratuite pour l’ensemble des enfants disposant de la nationalité thaïlandaise. La scolarité de ces enfants donne aussi droit à leurs parents de percevoir des allocations familiales.
L’enseignement dans les écoles publiques en Thaïlande s’oriente autour de 5 grands axes : la langue et les mathématiques; l’histoire du pays; le développement des enfants (morale, sports, arts); les sciences de la vie; l’anglais.
Il est possible de trouver des établissements publiques proposant des cours en anglais pour les enfants étrangers. Cet enseignement est payant. Les élèves thaïlandais apprennent tout de suite les 2 alphabets, thaï et latin, et suivent leurs premiers cours d’anglais dès l’école primaire. Il n'existe pas d'examens de sanction tels que le «BAC» ou le Brevet des Collèges. Les élèves, même en primaire, passent un contrôle à la fin de chaque semestre, celui-ci intervenant dans l'évaluation générale de l'année.
Les Écoles Privées
La plupart des écoles privées du pays se trouvent à Bangkok, bien qu’il existe dans toutes les grandes villes thaïlandaises. Ces écoles de qualité assurent des cours à des petits groupes. Le programme ne dépend pas de l’état thaïlandais. C’est pourquoi les enseignements varient d’une école à l’autre, bien qu’en règle générale ils suivent tous les modules d’apprentissage anglais ou américains. Il est aussi possible de trouver des écoles apparentées aux modes d’enseignements européens, bien que cela soit beaucoup plus rare. Dans le privé, les frais de scolarité varient énormément, et pas seulement en fonction de la qualité de l'enseignement. La scolarisation dans une école privée thaïe de qualité correcte coûte aux alentours de 30.000 à 40.000 bahts par an (entre 750 euros et 1.000 euros environ), cantine scolaire incluse.
Les Écoles Internationales
En tant qu’étranger, l’inscription dans une école ou dans une université thaïlandaise nécessite de posséder un Visa Etudiant Non-Immigrant «ED», ainsi qu’un passeport valide. L’école dans laquelle vous souhaitez inscrire votre enfant aura aussi besoin de certains documents administratifs qui sont en possession de son ancien établissement scolaire. Enfin, un Certificat de Naissance, ainsi qu’un Certificat Médical vous seront demandés pour que votre progéniture puisse suivre des études en Thaïlande.
En ce qui concerne les écoles internationales, les frais de scolarité sont beaucoup plus élevés, ils avoisinent souvent plusieurs milliers d'euros suivant la réputation de l'établissement. Ils possèdent une accréditation internationale visant à certifier de leur bon niveau d’enseignement, ainsi qu’à l’obtention d’équivalences internationales pour les élèves souhaitant continuer leurs études à l’étranger.
Étant très libres dans le choix du cursus, ces écoles privées peuvent parfois mettre l’accent sur certaines disciplines précises et proposer des activités spéciales en arts ou en sports. La langue pratiquée est l’anglais mais sachez qu'avant de choisir une école pour votre enfant, vous devrez déterminer un système d’éducation parmi les systèmes américains, britanniques ou les «IBO» («International baccalaureate organisation»).
Les Écoles Supérieures
La Thaïlande accueille bon nombre d’étudiants étrangers dans son système éducatif supérieur. Ainsi, il est possible de réaliser un échange dans une université thaïlandaise. Pour cela, il faut entrer en contact avec la «Division of International Cooperation» du Ministère des Affaires Universitaires thaïlandais.
Par ailleurs, il existe de nombreux établissements habilités à décerner des diplômes de l’enseignement supérieur thaïlandais. Parmi ceux-ci, on trouve l’«University», le «Technical Institute», le «College», le «Vocational College» et le «Teacher College».
Chacun de ces établissements a ses spécificités et s’adresse à un type d’élèves différents : les établissements dispensent en effet chacun leur propre type d’enseignement. L’«University» se destine ainsi aux diplômes longs et à vocation intellectuelle, tandis que le «Technical Institute» forge des techniciens ou que le «Teacher College» forme les professeurs qui entreront dans le système d’enseignement thaïlandais.
Le système scolaire
Le système scolaire thaïlandais se situe sous le commandement de 3 autorités : le Ministère de l'Éducation qui est en charge de l’ensemble du système scolaire jusqu’au niveau secondaire; le Ministère des Affaires Universitaires qui prend la main pour l’éducation supérieure; la «National Educational Commission» qui est chargée d’édicter les grandes orientations en termes de politique du système scolaire thaïlandais.
Le premier niveau correspond aux années de maternelles : elles sont appelées «KG1», «KG2» et «KG3» et concernent des enfants âgés de 3 à 5 ans. Ce niveau n’est pas obligatoire.
Le second niveau correspond aux années de l’école primaire. Cette école est appelée «Prathom» ou «Prathomsuska». Les classes vont de «P1» à «P6». Elles concernent des élèves âgés de 6 à 11 ans.
Enfin, le troisième niveau correspond à l’enseignement secondaire, c’est-à-dire au collège et lycée. Ces écoles sont appelées «Mattayom» ou «Mattayomsuska». Les classes vont de «M1» à «M6» et comprennent des enfants âgés de 12 à 18 ans.
Entre chaque classe, les élèves passent un examen qui valide leur année scolaire. S’ils ne réussissent pas cet examen, ils sont obligés de redoubler la classe.
Le niveau obligatoire se situe entre «P1» et «M3». A l’issue de cette classe, les élèves doivent passer un examen qui déterminera s’ils sont aptes à continuer leurs études jusque «M6», où ils devront à nouveau passer un examen, appelé «A-Net», pour valider ces 3 années de leur cursus. S’ils souhaitent aller encore plus loin et continuer dans l’enseignement supérieur, ils doivent passer à nouveau un examen.
Un système quelque peu défaillant
Une étude publiée en 2012, sous l'égide de la maison d'édition «Pearson», plaçait le système éducatif de la Thaïlande 37e sur 40 pays développés dans le classement mondial des systèmes éducatifs. Le système éducatif thaïlandais, qui a bien fonctionné pour l’alphabétisation de base dans les années 1950, 1960 et 1970, et pour former des travailleurs peu qualifiés pour les usines, la construction et l’agriculture, semble avoir du mal à suivre le rythme de l’économie mondiale.
La Thaïlande se classe derrière la plupart de ses concurrents régionaux (sauf l’Indonésie), comme le Vietnam, pour la formation de travailleurs qualifiés, l’anglais, et en ce qui concerne les compétences en «ICT» (informatique et technologies de la communication). De plus, avec le retour du Myanmar dans l’économie mondiale, un pays dont les universités avaient été essentiellement fermées pendant des décennies, la Thaïlande devra faire face à une concurrence encore accrue dans les années à venir.
Le système éducatif thaïlandais continue de privilégier l’apprentissage par cœur, avec pour conséquence un faible niveau en langues vivantes (anglais en particulier), et souffre aussi d’un statut social insuffisamment reconnu pour les enseignants. En outre, dans le Sud, où l'insurrection islamiste fait rage, de nombreuses écoles sont souvent fermées car le gouvernement n’a pas encore trouvé un moyen efficace pour protéger les enseignants. 150 d’entre eux auraient déjà été assassinés depuis le début de l’insurrection en 2004, et 140 autres grièvement blessés, les écoles et leur personnel étant la principales cibles des terroristes islamistes.
En 2012, les enseignants thaïlandais des écoles secondaires ont dû passer des examens dans leurs disciplines pour la première fois, avec des résultats alarmants, rendus publics dans un article du «Bangkok Post». La plupart des enseignants de niveau secondaire supérieur, auraient échoué aux tests proposés à leurs élèves, selon le «Bureau de la Commission d'Éducation de Base» («Office of the Basic Education Commission» - «OBEC»).